Les Caudrons 
                SIMOUN C500 et C620 présentés au salon de l'Aéronautique 
                en novembre 1934, ont été conçus par le célèbre 
                Marcel Riffard, père des avions de course de la marque. 
                L'avion est d'emblée présenté comme une appareil 
                luxueux, en l'associant à la voiture Renault Viva Grand 
                Sport, présentée en 1934, et dessinée également 
                par Marcel Riffard. Le C500 est motorisé par un Renault 
                Bengali 4 cyl. de 170 ch et le C620 par un 6cyl Bengali de 170 
                ch.
              La construction 
                du nouvel avion fait appel aux mêmes techniques que celles 
                des avions de course. La structure de l'aile s'appuie sur le longeron 
                rectangulaire à section variable, et en partie centrale, 
                les âmes en spruce disposées verticalement, apportent 
                de la raideur au droit du train d'atterrissage. Les volets de 
                courbure occupent la totalité du bord de fuite et l'aile 
                est entièrement coffrée de contre-plaqué 
                de bouleau et entoilée. Le fuselage est de construction 
                mixte, acier et bois et peut transporter 4 passagers en plus des 
                deux membres d'équipages. Le dessin des empennages verticaux 
                et horizontaux reprend le dessin caractéristique des Caudrons. 
                Le C500 et le C620 furent produits à peu d'exemplaires, 
                et ce n'est qu'à partir du C630 que la production en série 
                commença. Celui-ci est reconnaissable extérieurement 
                des versions précédentes par ses deux fenêtres 
                latérales au lieu de trois. 
              Le Simoun 
                C630 est motorisé par un 6 Cyl Renault Bengali 6Q-07 de 
                180 ch entrainant une hélice bipale à pas variable 
                : le mécanisme est actionné pneumatiquement en vol 
                après avoir été mis sous pression au sol 
                avec une pompe à vélo... Cette version, produite 
                à une vingtaine d'exemplaires est un des seuls appareils 
                de Tourisme capable d'atteindre 300km/h. Il sera suivi par la 
                version principale : C635 et C635M pour la version militaire. 
                L'appareil est alors motorisé par un 6 cyl. Renault Bengali 
                6Q-09 de 220 ch et l'aile reçoit un dièdre de 4° 
                pour améliorer la stabilité. Ces deux versions seront 
                produites à plus de 500 exemplaires. 
              La jeune 
                société "Air Bleu", fondée en 1935, 
                et dont l'actionnaire principal n'est autre que Louis Renault, 
                acheta une douzaine de C630 et C635 pour transporter le courrier. 
                Les quatres premières liaisons ont eu lieu le 10 Juillet 
                1935, avec des vols du Bourget vers Lille, Le Havre, Strasbourg 
                et Bordeaux à une moyenne fort honorable de 250 km/h. Ces 
                liaisons quotidiennes, ont été assurées par 
                tous temps jusqu'en Aout 1936, date à laquelle "Air 
                Bleu" en difficulté financière a été 
                contraint d'arrêter, pour un temps, son activité, 
                avec pour principale raison, l'apparition d'une taxe mise en place 
                par la Poste. Ce n'est qu'en Juillet 1937, que "Air Bleu" 
                put reprendre l'exploitation des lignes.
              Le Caudron 
                Simoun, de par ses performances attira de nombreux pilotes de 
                raids. Le 18 Décembre 1935, c'est à son bord que 
                l'équipage Genin-Robert réalise le voyage Le Bourget-Tananarive, 
                soit 8 665 km, en 57 h 36 mn. Fin 1937, Maryse Hilsz effectue 
                un raid Paris-Saigon en moins de quatre jours, et le 30 Décembre 
                1936, Maryse Bastié traversa l'Atlantique Sud à 
                bord d'un C635. Citons également André Japy, qui 
                réussit le 15 Novembre 1936, à rejoindre le Japon, 
                soit 14000 kms en 75hres de vol..avant de s'écaser à 
                l'atterrissage et d'être grièvement blessé. 
                Antoine de Saint-Exupéry réalisa également 
                de nombreux vols à son bord, dont une tentative de vol 
                Paris-Saigon , le 29 décembre 1935, pour battre le record 
                d'André Japy. 
              L'appareil 
                interessa l'Armée de l'Air qui commanda le Simoun dans 
                la version militaire C635M, comme avion de liaison et d'entrainement 
                pour les écoles de pilotage. Au moment de l'attaque Allemande, 
                le 10 mai 1940, près de 500 exemplaires avaient été 
                livrés sur les 650 commandés. A ceux-ci, il faut 
                rajouter les Caudrons "civils " réquisitionnés 
                à partir de Septembre 1939.
              Après 
                l'Armistice, les Allemands saisissent une centaine d'appareils 
                qui voleront sous les couleurs allemandes jusqu'en 1945. D'autres 
                exemplaires, prèsents en Afrique du nord furent par l'Armée 
                de l'Air de Vichy avant de passer aux mains des FAFL. Ils volèrent 
                jusqu'à épuisement des pièces de rechanges.
              Aujourd'hui, 
                seuls deux Caudron Simoun sont visibles dont un au Musée 
                de l'Air et del'Espace. Le second est en cours de restauration 
                grace à l'association "Renaissance du Caudron Simoun" 
                .