A la déclaration de Guerre, le
Bombardement n'est pas prêt pour affronter un conflit moderne
: ses machines sont désuettes ou inadaptées, et les
bombardiers modernes ne sont pas attendus avant plusieurs mois.
Les unités sont principalement
équipées de Bombardiers Farman
F222, Amiot
143 , Bloch
MB200 , Bloch
MB210 ou Potez
540 . Ces appareils sont issus des premiers Plans de
Guerre lancés au début des années 30, mais
leurs livraisons seront sans cesse retardées par la désorganisation
de l'industrie aéronautique Française. Ils sont déja
dépassés lorsqu'ils sont livrés aux unités...
Des appareils modernes sont néammoins
en préparation suite au lancement du Plan V : il s'agit des
Loire
et Olivier LeO451 , Amiot
350 ou Breguet
Br690 . Les livraisons sont cependant très lentes
: en Septembre 1939, seule une dizaine de LeO 45 ont été
livrés et seront mis au point au sein d'une Escadrille d'Expérimentation
GB I/31 pendant l'hiver 1939 / 40.
Pour les Amiot 351, la situation est plus
dramatique encore, puisque les premiers appareils ne seront livrés
qu'au printemps 1940, et seulement une poignée sera "Bon
de Guerre" au déclenchement de l'offensive Allemande
le 10 Mai 1940.
Le Breguet 690 connut un développement
plus rapide : les premiers avions de série ont été
livrés à partir de Mai 1939, et le GBA I/5, premier
Groupe à être transformé, sera transféré
à Orléans pour y recevoir ses nouveaux appareils.
La mise au point fut cependant assez longue, et le modèle
définitif, le Breguet 693 aux moteurs plus fiables, sera
livré début Mars 1940.
Ces nouveaux appareils doivent répondre
à des exigences des services techniques de l'Armée
de l'Air. Ainsi, il est imposé une double dérive,
qui s'avère être une véritable gène pour
le mitrailleur arrière avec deux angles morts que les Chasseurs
Allemands sauront exploiter. De même, le canon de 20mm, imposé
pour le poste de défense arrière : l'arme est excellente,
mais son chargeur ne contient des obus que pour quelques secondes
de tir, et il est impossible de recharger en vol...
Comme pour la Chasse, l'Etat Français
se retourne vers les Etats-Unis pour acquérir rapidement
des avions modernes. Ce sont les Douglas
DB7 et Glenn-Martin
167F qui seront choisis, car ils correspondent techniquement
au Cahier des Charges du programe A3/B3 de 1936. Pour le Gleen Martin
167F, une escadrille expérimentale est mise en place à
partir de Janvier 1940 à Alger, et finalement, 5 Groupes
de Bombardement en seront équipés. Quand au premier
Douglas DB7, il fut pris en charge par l'Armée de l'Air le
31 octobre 1939, avec une prévision de 5 Groupes de bombardement
à équiper.
Mais plus encore que le matériel,
c'est la doctrine d'utilisation qui fera défaut au Bombardement.
Malgré les conflits récents, en Espagne, ou en Pologne,
l'Etat Major ne saura prendre la mesure de l'évolution des
combats. Ainsi, les Breguets Br693 seront lancés sur les
colonnes allemandes en vol rasant, souvent sans protection de chasse,
et sans blindage suffisant pour affronter la redoutable Flak. Les
Léo451 seront utilisés dans des missions à
basse altitude alors que leurs moteurs sont efficaces vers 5000m.
Et enfin, le personnel naviguant manque
: la formation des pilotes et autres membres d'équipages
a été insuffisante avant le conflit, et le personnel
formé manque d'expérience faute de moyens mis à
disposition des écoles, dans le but de préserver le
matériel...