Le LeO-45 est étudié
afin de répondre au programme B5 lancé en novembre1934.
Celui-ci correspondant à un bombardier bimoteur capable
d'atteindre 400 km/h, et pouvant emporter une tonne de bombes
sur une distance de 700 km. Entre-temps, le programme evolue pour
devenir "B4" avec un équipage réduit à
4 personnes. Par la suite, la vitesse maximale est portée
à 470km/h. Le premier prototype effectue son premier vol
le 16 janvier 1937 à Villacoublay. Équipé
de moteurs Hispano-Suiza AA de 1080 CV, ce monoplan métallique
à aile cantilever basse pu atteindre 465 km/h. Les premiers
essais mettent en évidence quelques défauts, et
entrainent une série de modifications : les dérives
sont modifiées afin de compenser une instabilité
latérale au décollage, et les radiateurs intégrés
au bord d'attaque, peu efficaces, sont déplacés
vers les capots moteurs. Le point faible reste cependant les moteurs.
Ceux-ci sont peu fiables, avec un refroidissement perfectible.
Ce défaut est corrigé par l'adoption de capots modifiés,
et les moteurs Hispano-Suiza seront finalement remplacés
par des Gnôme-Rhône 14N.
L'appareil reprend
ses essais sous la dénomination de Leo-451 et une première
commande de 20 appareils est passée suivie rapidement d'une
demande supplémentaire de 100 appareils à livrer
à partir de fin 1938. La fabrication est répartie
entre un nombre important de sous-traitant et les livraisons connaissent
des retards malheureusement fréquents dans l'industrie
aéronautique Française d'avant guerre. Le premier
appareil de série ne fit son vol qu'en Mars 1939 et une
escadrille expérimentale est mise en place à partir
d'avril 1939.
Deux autres commandes
suivirent avec 100 puis 480 appareils supplémentaires et
l'Armée de l'Air commence à percevoir ses premiers
LeO-451 à partir d'Aout 1939. Cependant, sur une commande
totale de 789 appareils, seuls 10 exemplaires avaient été
livrés en septembre 1939. La"drôle de guerre"
sera mise à profit pour fabriquer plus de LeO-451. Ainsi
au 10 Mai 1940, si 222 appareils ont été fabriqués,
seuls 94 se trouvaient en unité.
Les Groupes de Bombardement
prévus pour recevoir les nouveaux appareils, sont retirés
du front à partir de Fin 1939, pour être transformés.
Mais les retards s'accumulent et fautes de livraisons, certains
groupes continueront à utiliser les, vieux Bloch MB200
aux côtés des quelques LeO-451 disponibles.
Ce sont les GBI/12 et II/12
qui réalisérent les premières missions à
paritr du 11 Mai 1940. Les LeO-451 sont utilisés dans des
missions particulièrement dangereuses et inadaptées
: sans couverture de chasse, ils sont lancés à basse
altitude à l'assaut des convois de troupes Allemandes fortement
protégés par la Flak. A partir du 16 Juin, une partie
des Groupes équipés de LeO 451 sont repliés
vers l'AFN, les 11 Groupes restants poursuivant les combats notamment
contre l'Italie, récemment rentrée en guerre. A
l'Armistice, 130 appareils auront été perdus au
combat sur les 452 fabriqués, dont seulement 373 livrés
en unités.
Les appareils présents
en AFN ou en zone libre, seront réutilisés par l'aviation
de Vichy après l'Armistice. Les LeO-451 participeront à
la campagne de Syrie durant l'été 1941 ainsi qu'à
diverses missions de représailles, notamment vers Gibraltar.
Ces modèles connaitront une ultime évolution avec
l'adoption de dérive sans décrochement et l'ajout
d'un jumelage de mitrailleuses de 7.5mm de part et d'autre du
canon de 20mm en défense arrière. En Avril 1941,
les autorités allemandes autorisent le gouvernement de
Vichy à reprendre la construction de LeO 451, et 225 appareils
sont donc commandés dont seulement 109 seront livrés
avant la dissolution de l'Armée de l'Air de Vichy en novembre
1942.
Lors de l'invasion de la
zone Sud par les allemands, plus de 150 LeO-451 sont saisis et
livrés par les Allemands à l'Italie ou à
la Luftwaffe. Les LeO 451 présents en Afrique du Nord passent
au service des alliés, mais usés et dépassés,
ils seront rapidement remplacés par des bombardiers plus
modernes, B26 ou B25.