Le Farman F223 Bn5 est
étudié en 1936 comme remplaçant du Farman
F222. Cependant, à la demande du ministère de l'Air,
le bombardier lourd est transformé en Avion Long courrier
Transatlantique, ceci dans le but de montrer la puissance Française
face aux concurrents étrangers sur les lignes de l'Atlantique
Nord ou Sud. Le Farman F223 disposait en effet d'une autonomie
remarquable en remplaçant les bombes par des réservoirs
supplémentaires.
L'appareil, devenu
F223.1, d'allure encore rétro, présentait de nombreuses
améliorations par rapport au F222. Son fuselage, toujours
rectangulaire, était beaucoup plus fin et plus long que
son prédecesseur. Les ailes sont plus courtes et effilées
et sont reliées au fuselage par des mats dorénavant
profilés. Il dispose de volets de courbure particulièrement
efficaces : il peut se poser à 60km/h. Il est motorisé
par quatre Hispano-Suiza 12Xirs/Xjrs de 720ch en tandem dans des
nacelles suspendues. L'appareil fait son permier vol le 12 Juin
1937. Il participa à la course Istres-Damas-Paris le 20
aout 1937. Malgré sa grande autonomie qui lui permettait
de ne pas ravitailler, il fut battu largement par les rapides
Savoia-Marchetti SM79 : le Farman termine dernier de l'épreuve...Après
quelques tentatives de record, il est livré à Air-France
le 13 Novembre avec pour nom de baptème : Chef-Pilote Laurent
GUERRERO. Avec Paul CODOS comme pilote, il battra de nombreux
records et reliera Paris à Bueno-Aires en moins de 53 heures,
pulvérisant le précédent record de 16heures.
Il sera équipé, pour essais, d'une pseudo cabine
préssurisée, mais sans grand succés.
A la déclaration
de la Guerre, Le F223.1 est remilitarisé par l'ajout d'équipement
radio modernes et d'un camouflage. Le 9 Novembre 1939, il est
détruit au décollage alors qu'il devait être
utilisé par l'Aéronautique navale pour traquer les
navires corsaires allemands.
Un deuxiéme
appareil est achevé fin 1937 : le F223-01. Il fit son premier
vol le 18 Janvier 1938. Similaire au F223.1, il est cependant
motorisé par deux Hispano-Suiza 14 Aa 08/09 en étoile
de 1100ch. Il reçoit un armement défensif. lors
de ses essais au CEMA, ses moteurs en étoile sont remplacés
par des Hispano 12Y-29 à refroidissement liquide. L'appareil
est numéroté NC2233-01.
Un marché
est lancé pour la livraison de 8 NC2233 et le premier appareil
de série fait son premier vol fin 1939. mais le NC2233
n'arrivera en unité, au GBI/15 qu'en Mai 1940, le retard
étant imputable à la livraison tardive des canons
HS404.
Le NC2233 ne fut
quasiment pas utilisé en opérations et sont transférés
en Afrique du Nord en juin 1940. En Juillet, après l'Armistice,
certains exemplaires (No2-8-9-10) furent cédés
à Air France. Les autres appareils en AFN seront récupérés
par les FAFL (Force Aériennes Françaises Libre).
Autre version, le
Farman 2230 est né d'une commande d'Air France pour 3 appareils
destinés à des essais en altitude sur l'Atlantique
Nord. Ils différent du F223.1 notamment par la suppression
des réservoirs d'ailes, un avant plus fuselé, des
dérives agrandies. il était équipé
d'une cabine de repos pressurisée, d'un pilotage Automatique.
il est motorisé par 4 Hispano-Suiza 12 Xirs/Xjrs de 720ch.
Le No1 fait son premier vol le 28 Avril 1938. Les Appareils
sont renumérotés NC2234 lorqu'ils adoptent les nouveaux
Hispano 12Y 38/39 de 970ch. Ainsi motorisé, il fit son
premier vol le 15 Mars 1939. Le NC2234-01 est baptisé "Camille
Flammarion", le NC2234 No2 "Le Verrier" et
le NC2234-02 "Le Jules Verne"
A la déclaration
de la guerre, le NC2234-01 est affecté à l'Aéronautique,
mais ne participera pas au combat et finira sa carrière
sur le terrain de Beyrouth en 1941 après un mauvais atterrissage.
Le NC2234 No02
est lui aussi affecté à l'aéronautique Navale.
Devenu "Jules Verne", l'appareil est transformé
en bombardier du 28 Avril au 6 Mai 1940. Il participera à
des missions de Bombardement sur Maastricht et la gare d'Aix la
Chapelle. Pour ces missions nocturnes, le "jules Verne"
est peint en noir mat et il deviendra célèbre par
le bombardement de Berlin le 7 Juin 1940
En Aout 1940, après
l'Armistice, les trois Farmans sont transférés à
Marignane pour êtres cédés à air France.
Bloqué par la commission d'Armistice, le "Jules Verne"
sera abandonné sur le terrain et incendié en Novembre
1942. Le "Verrier" sera abattu par un chasseur inconnu
au dessus de la méditérannée le 27 Novembre
1940 : il s'écrase en mer avec tout son équipage.