La Société
Amiot présente en 1936 au salon de l'Aéronautique
un nouvel appareil : l'Amiot 341, bimoteur long courrier rapide.
Il est en fait issu des projets 340BR et 341BR, Bombardiers bimoteur
De Représaille Triplace. Sa descendance militaire est flagrante,
puisqu'il est équipé de portes ventrales ouvrants
sur une soute...
Le prototype Amiot 340
No01, équipé de Gnôme-Rhône 14 N-0/1
de 920CV, fit son premier vol le 6 Décembre 1937. Il est
ensuite pris en compte par le CEMA pour essais en Mars 1939. Essais
qui devaient entrainer une série de modifications, qui
furent toutefois temporisées : l'appareil est en effet
utilisé dans une opération de propagande en convoyant
le Général Vuillemin à Berlin en Aout : le
but était de montrer aux missions étrangères,
la "modernité" de l'aviation Française...
De retour en usine, il
reçut enfin ses modifications : motorisation par des Gnôme-Rhône
14 N-20/21 de 1020CV, ajout d'un poste ventral de défense
supplémentaire, mise en place d'une double dérive.
Ainsi équipé, l'appareil devient l'Amiot 351 No01,
et il reprit ses essais en Janvier de 1939.
De cette version, sont
étudiées plusieurs variantes : Amiot 354 / 356 /
370 /... (voir Ch. Versions ci-dessous).
Une première commande
de 130 Appareils (Amiot 351-353-354) est émise par le Ministère
de l'Air en 1938, chiffre qui atteint 880 Appareils après
la déclaration de guerre. La prévision de production,
très optimiste, prévoyait 130 avions par mois.
Le premier Amiot 351 de
série ne fit son premier vol qu'en novembre 1939, retardé
par les nombreuses modifications et les grèves fréquentes.Il
fut suivi rapidement par le premier Amiot 354 de série,
version qui ne différait de l'Amiot 351 que par sa mono-dérive.
Les premiers essais ont entrainé à nouveau une série
de modifications, et ce n'est qu'en Janvier 1940 que les essais
reprennent. La production démarra très lentement
: l'appareil était complexe à produire et nécessitait
une logistique importante : le fuselage est fabriqué à
colombes, les Ailes à Cherbourg, la dérive à
Boulogne-Billancourt, le tout assemblé au Bourget...Ainsi,
en Avril 1940, seuls 21 appareils ont été pris en
compte au lieu des 285 prévus. En mai, l'Armée de
l'Air n'aura reçut au total, que 17 Amiot 351 et 40 Amiot
354. Bien peu d'unités perçurent les nouveaux appareils,
et on peut estimer à 86 le nombre de machines en service.
Au cours de cette brève période d'engagement, 13
Amiot furent perdus, dont 3 au combat.. Les groupes équipés
d'Amiot 351-354 passent en AFN à partir du 20 Juin. 37
appareils franchirent donc la Méditérranée,
mais 5 d'entre eux furent perdus pour des raisons diverses. Finalement,
ces unités équipées d'appareils sans pièces
de rechange, au site de production situé en métropole
n'avait que peu de valeur combattante, et les survivants sont
rapatriés en métropole pour être désarmés.
Seuls 5 d'entre eux, 3
Amiot 354, l'Amiot 356 et l'Amiot 370 seront encore utilisés
comme appareils de liaisons rapides. En Novembre 1942, lors de
l'invasion de la Zone libre, les Allemands récupèrent
4 appareils.