La société
Caudron, forte de ses succés dans les Compétitions
telles que la Coupe Deutsch, tente de décrocher une commande
de l'Armée de l'Air pour un avion d'entrainement léger.
La Sté propose donc le Caudron C720 fin 1935, mais cet
appareil, sous-motorisé (140cv) , ne retient pas l'attention
des militaires. Le Caudron C690 le remplace, motorisé cette
fois par un Renault GQ-03 de 220cv. L'appareil est construit entièrement
en bois selon un procédé cher à Caudron.
Le prototype No01
réalise son 1er vol début 1936 sous l'immatriculation
F-AOLM. Les perfromances sont cette fois, au rendez-vous mais
l'appareil est jugé délicat à piloter, avec
notamment un manque de stabilité. Suite aux différents
essais, quelques modifications sont apportées : la surface
de la dérive est réduite et le fuselage est aminci
dans sa partie arrière. Lors des nouveaux essais dans cette
configuration, le prototype No02 s'écrase au décollage.
Son pilote, René Paulhan est tué : chaussé
de bottes trop larges, il n'a pu maitriser son appareil. Celui-ci
n'étant pas en cause, les essais continuent aux mains de
différents pilotes. A la fin de cette série d'essais,
fin 1938, le C690 rejoint les ateliers Caudrons pour y subir des
modifications : Ajout d'un dièdre de 5° sur les ailes
pour améliorer sa stabilité, ajout de bec de bord
d'attaque pour favoriser la portance à basses vitesses.
Les essayeurs emmettront
un avis réservé sur le C690 : il est jugé
trop délicat, mais une commande de 15 machines est néammoins
passée en Avril 1938. La livraison des appareils de série
s'étalera d'Avril à Mai 1939 à destination
des écoles de pilotage. Au 10 mai 1940, on peut compter
11 appareils présents. Face à l'avancée Allemande,
les écoles se replient vers le sud, notamment vers Toulouse,
et à l'Armisitice, 6 Caudron C690 sont recensés.
Ces appareils seront saisis par les Allemands en Novembre 1942.
Seul le C690 No9 survivra au conflit : en réparation
dans les ateliers d'Issy-Moulineaux, il restera caché jusqu'à
la libération. Remis en état de vol, il redécolle
le 12 avril 1945, mais sa trace se perdit rapidement.
Le Caudron C690 généra
un intérêt auprès des pays étrangers.
Les deux prototypes réalisèrent des démonstrations
devant des commissions Russes et Japonaises notamment. Les Russes
souhaitent acheter un exemplaire, mais Caudron, craignant de voir
partir son savoir, n'accepta que si une License de Fabrication
était acquise. Après accord, les russes réalisérent
une version russe du C690. Il différait de la version Française
notamment par l'ajout d'une roulette de queue. Aux essais il s'avéra
plus instable que la version Française et il n'y eu pas
de suite.
Les Japonais achètent
également un exemplaire pour la Marine, mais il n'existe
pas de trace sur le parcours de cet appareil au Japon.
Le Caudron C690 était
un appareil moderne et performant, et même si l'appareil
était délicat à piloter, il permettait aux
apprentis pilotes de se former sur un appareil exigeant, les préparant
ainsi au pilotage des avions de chasse modernes qui commençait
à arriver en unté.