Jusqu'en 1934, la sté
SECM-Avions Amiot (Société d'emboutissage et de
constructions mécaniques) a conçu des appareils
tels que l'Amiot 143, dont l'aérodynamique n'était
pas la principale qualité...La version Amiot 144, bien
que dotée d'un train rentrant et de volet d'extrados, restait
d'une conception ancienne incompatible avec la guerre aérienne
moderne.
Le bureau d'études,
dirigé par Jean Calvy entreprit donc en 1934, la conception
d'un appareil bimoteur résolument moderne. Le fuselage,
exempt de tourelles saillantes néfastes à une bonne
aérodynamique, était de section réduite et
élancée, porté par une aile médiane,
de forme trapézoidale. Il dispose d'un train escamotable.
Sa maquette est dévoilée au public au Salon de l'Aéronautique
de 1934 sous la désignation "E7". Les performances
estimées annoncées par le constructeur promettaient
une vitesse maxi de 414 km/h, performances remarquables pour l'époque.
Ce premier essai fut suivi
de l'Amiot 340 BR3 (Bombardement de représailles triplace)
dérivé du E7, puis de l'Amiot 341 B4 en réponse
au "Plan 1" ou "Plan des 1023" émis
par le récent Ministère de l'Air. Le nouvel appareil
posséde un fuselage à section circulaire d'une grande
pureté. Pourtant, c'est sous la dénomination de
"long-courrier postal rapide" qu'il fut présenté
au Salon de l'Aéronautique de Septembre 1936, malgré
la présence des trappes de la soute à bombes sous
le fuselage fuselé de l'appareil... En 1937, le prototype
de l'Amiot 341 fut transformé en avion de raid pour pouvoir
participer à la course Paris New-York. Celle-ci est annulée,
mais l'appareil, achevé, fit son premier vol le 25 juillet
1937 à Istres sous la désignation Amiot 370. Celui-ci
est un bimoteur de raid biplace monoplan à aile cantilever,
motorisé par deux Hispano-Suiza 12Yjrs/Ykrs de 860 ch.
De construction entièrement métallique, il possède
un fuselage circulaire très fin sans cockpit, l'équipage
prenant place dans la pointe avant vitrée. Il reçoit
l'immatriculation F-AREU.
L'appareil, pilote par
Maurice Rossi, secondé par son navigateur André
Vigoux, réalisa onze records de vitesse. Le 8 Février
1938, il vola à 437 km/h sur 2000 kms sans charge et avec
charge (500, 1000 et 2000 kg), battant ainsi le record international.
Le 8 Juin 1938, il s'attaque au record de vitesse sur 5000 kms.
Il réalise un vol à 401 km/h sans et avec charge
(500 et 1000 kg), établissant là encore un nouveau
record.
Le 15 et 16 Aout 1939,
en compagnie cette fois du Radio-navigateur Esmond, il réalise
un nouveau record sur la distance de 10000 kms avec une moyenne
de 311 km/h (33 heures de vol...)
Après l'Armistice,
le Gouvernement de Vichy obtient l'autorisation des Allemands
pour reprendre des liaisons postales vers Madagascar et Djibouti
sous les couleurs d'Air france. L'Amiot 370 est modifié
pour lui permettre d'emporter 1500 kg de courrier ou marchandises.
Il reçoit des réservoirs supplémentaires
et réalise une première liaision vers Djibouti avec
escale à Athènes le 22 et 23 Juillet 1941. Il réalisera
douze missions jusqu'en Novembre 1942. On retrouve l'appareil
stocké à Toulouse à la Libération.
A la demande de Maryse Hilz, il est transféré vers
Colombes pour être remis en état et reçoit
pour cette occasion le nom de "Commandant ROSSI". Malheureusement,
Maryse Hilz disparait le 30 janvier 1946 aux commandes de son
Siebel 204 et l'Amiot 370 est envoyé à la casse
en 1947.