Le
Junkers 52 était à l'origine, en 1930, un monomoteur
utilisé par la Lufthansa comme avion-Cargo. Le Junkers
52/3m conçu par Ernst Zindel, était une version
tri-moteur si réussie qu'elle supplanta le JU52 monomoteur
sur les chaines de fabrication.
La Luftwaffe
ne tarda pas à s'intéresser à cet appareil,
et clandestinement le transforma en bombardier lourd de transition,
le Dornier DO11 devant le remplacer rapidement. Le JU52 militarisé
prenait la désignation de JU52/3m ge3 et était équipé
de moteurs BMW 132A-1 de 660 chevaux. Le DO11 n'ayant finalement
pas les qualités requises, le JU52 entra officiellement
en service en tant que JU52/3m g3e motorisé cette fois
par 3 moteurs BMW 132A-3 de 725 chevaux. Cette version est équipée
de lance-bombes et d'un équipement radio. Il pouvait emporter
1500 kg de bombes. Son armement défensif ne se composait
que d'une mitrailleuse de 7.92mm dorsale et d'une autre ventrale
en cuve rétractable.
Comme beaucoup
d'appareils allemands à l'époque, le JU52/3m connut
le baptème du feu en Espagne en 1936. Il a assuré
le transport de troupes de Franco entre le Maroc et l'Espagne
et a effectué des missions de bombardement. La mise en
service de bombardiers plus modernes le ramena à son rôle
initial : le transport. Une version JU52/3m g4e entra en service
avec des modifications mineures : le patin de queue fut remplacé
par une roulette.
De
retour en Allemagne, il devint définitivement un avion
de transport et sera employé comme transport de parachutistes
ou remorqueur de planeurs au cours des batailles en Norvège,
Hollande ou Belgique. Une version Ju 52/m g5e motorisée
par 3 moteurs BMW 132T-2 de 830 chevaux est mise en service avec
plusieurs améliorations, dont la possibilité d'être
équipée de flotteurs ou de skis ou de roue. Pendant
la Campagne à l'ouest en 1940, les pertes sont lourdes.
Le JU52/3m
"Mausi" ou MS se chargea également d'une toute
autre mission : le dragage de mines. L'appareil est alors facilement
reconnaissable : il reçoit en effet un grand anneau sous
le fuselage et les ailes qui, traversé par un courant fournit
par un moteur auxilliaire, faisait exploser les mines magnétiques.
A partir
du Ju 52/3m g5e, la mitrailleuse ventrale en cuve disparut au
profit de deux mitrailleuses latérales de 7.92mm. Cet armement
fut complété par la suite sur la version Ju 52/3m
g7e par une autre mitrailleuse, toujours de calibre 7.92mm en
position dorsale à l'avant du fuselage.
Sur le
Ju 52/3m g8e, la porte de chargement côté droit fut
élargie, et il reçut une mitrailleuse de 13mm en
postion dorsale en lieu et place de la mitrailleuse de 7.92 arrière.
Le JU52/3m
g9e qui apparut en 1942, disposait d'un crochet de remorquage
et d'un train d'atterrissage renforcé pour les décollages
en surcharge.
Et enfin,
en 1943, apparait l'ultime version, le Ju 52/3m g14e, équipé
de blindages de protection pour l'équipage et un armement
défensif amélioré.
La production
du JU52/3M s'arrêta au milieu de 1944 avec un total de 3
225 appareils produits. Cet appareil fut utilisé par les
Allemands sur tous les fronts et rendit d'innombrables services.
Surnommé "Tante JU", il poursuivit sa carrière
après la guerre en Espagne et en France. Ces deux pays
ayant repris la fabrication sous les dénominations respectives
de "CASA 352" et "AAC-1 TOUCAN".