En 1934, Le ministère
de l'Air émet un cahier des charges pour la réalisation
d'un avion capable de voler au-dessus de l'Atlantique Sud, en reliant
Dakar à Natal au Brésil. La demande était une
vitesse de croisière de 250 km/h aux 2/3 de la puissance
moteur et l'appareil devait pouvoir emporter 1000 kg de charge avec
une autonomie de 3000 kms.
De nombreurs constructeurs
répondent au programme, et ls Société Lioré
& Olivier reçoit, le 10 octobre 1935, une commande pour
la fourniture d'un prototype : le LéO H47.
La conception de l'appareil
est menée par Mrs Mercier et Benz qui s'occupaient respectivement
des ailes et du fuselage. La société Lioré
& Olivier possède une soufflerie, ce qui explique le
dessin très élégant et abouti du prototype.
Celui-ci, fabriqué dans l'usine d'Argenteuil, est livré
en deux parties à Antibes où est réalisé
l'assemblage final. L'appareil fait son premier vol le 25 juillet
1936.
Le LéO H.47 est de
construction entièrement métallique. Il est motorisé
par quatre Hispano-Suiza 12Ydrsl / Yfrsl regroupés par paires.
Les différents essais se déroulent bien. L'appareil
dépasse largement les exigences techniques du programme.
Il vole à 300 km/h aux 3/4 de la puissance, et à 361
km/h à puissance maximum. Il a une autonomie de 4000 kms.
Air France commande, en mars 1938, 5 appareils de série,
sous la désignation de LéO H470. La Marine s'intéresse
également à l'appareil, qui pourrait devenir un excellent
avion de reconnaissance Navale.
Mais, le 19 mai 1937, alors
que le LéO H47 devait être bientôt livré
à air France, le ptrototype est victime d'un accident grave.
Suite à une faiblesse structurelle, l'avion sombre à
l'atterrissage entrainant les 5 hommes d'équipages : il n'y
aura aucun survivant.
Cet accident ne remet pourtant
pas en cause la commande d'Air-France pour 5 appareils. La société
Lioré & Olivier, intégrée à la SNCASE
depuis les nationalisations, a donc débuté la fabrication
des appareils dans son usine de Vitrol. La version de série
diffèrent légérement du prototype. Suite à
l'accident de ce dernier, le fuselage est renforcé, et le
dessin des mats reliant l'aile au fuselage est modifié. Le
dessin de la dérive est modifié et la capacité
d'emport en carburant est accrue. Sous les nacelles moteurs, on
voit apparaitre un dispositif permettant d'augmenter la poussée
des moteurs (Voir photo ci-dessous)
Le premier vol de l'appareil
de série a lieu le 23 juillet 1937 à Vitrol, et après
quelques tests internes, il est convoyé à saint-Raphael
pour des tests officiels. Des équipages d'Air-France ont
eut le temps de voler un peu avec le LéO H470, mais aucun
des 5 LeO H470 ne sera livré à Air-France... Au déclenchement
des hostilités, la Marine réquisitionne les 5 machines
qui sont modifiées à Saint-Raphael pour leur nouvelle
mission de reconnaissance lointaine. Le fuselage est prolongé
dans sa partie avant pour recevoir le poste vitré de l'observateur
/ navigateur. Il reçoit un armement défensif : 4 mitrailleuses
de 7.5mm et offensif avec 4 lances bombes pour un maximum de 600kgs
de bombes.
L'Escadrille E11, basée
sur l'étang de Berre, reçoit deux appareils le 4 décembre
1939, suivis quatre jours plus tard, d'un nouveau LéO H470.
Mais celui-ci sera rapidement détruit, lorsque, le 10 décembre,
son pilote le pose par erreur sur le Lac Urbino (Corse), pas assez
profond... Les deux derniers LéO H470, seront pris en charge
le 15 Février 1940. avant que l'Escadrille E11 ne quitte
l'étang de Berre pour le Lac de Biscarosse. De retour sur
l'étang de Berre à partir du 24 avril 1940, l'escadrille
E11 participera jusqu'à l'Armistice, à des patrouilles
en mer Méditerranée.
Après l'Armistice,
les LéO H470 sont utilisés comme avions de transport,
fret et passagers, sur des liaisions entre la métropole et
la Tunisie. Le 10 août, l'un des H470 sera abattu par les
italiens près de la Sardaigne. Le 1 er août 1944, l'escadrille
E11 est renommée 11E, mais l'unité est dissoute dès
le 15 août. Les trois H.470 survivants sont transférés
à l'Escadrille E9 basée sur l'étang de Berre.
En juin 1941, ils rejoignent Dakar, pour participer, comme appareils
"pétroliers", à des essais de ravitaillement
en mer, des hydravions torpilleurs Laté 298 de l'Escadrille
6T.
Après le débarquement
des alliès en Afrique du Nord, en novembre 1942, sous les
couleurs de la France libre, les LéO H470 seront utilisés
pour la couverture des convois alliès quittant Dakar. Mais
l'invasion de la zone libre par les Allemands interdira la livraison
de pièces détachées, et les LéO H470
sont rapidement mis hors service. Le dernier LéO H470 sera
réformé en Aout 1943.