En 1933, la Marine lance
un programme pour se doter d'un avion triplace destiné aux
opérations dans les zones côtières. Cinq constructeurs
y répondent. Deux projets sont des hydravions à coque
(Loire 130 et CAMS 120), et les trois autres sont des hydravions
à flotteurs (LéO H43, Gourdou-Leseurre GL820 et Breguet
Br610). Bien que ne répondant pas complètement au
programme, le LéO H43 fut retenu car il présentait
en effet le plus de potentiel de développement laissant ainsi
espérer pouvoir se rapprocher de l'attente de la Marine.
L'appareil, conçut
par Mr Benoit est construit dans l'usine d'Argenteuil. Le LéO
H43, de construction classique, présente un fuselage volumineux.
La partie supérieure regroupe les 3 postes d'équipages,
à ciel ouvert. le Pilote, le mitrailleur au poste extrême
arrière et un homme aux trois missions en partie centrale
: Observateur / Radio et navigateur...Celui-ci pouvait se glisser,
pour l'observation, dans la proéminante console centrale,
largement vitrée pour faciliter l'observation. En cas d'attaque,
il quittait rapidement ce poste d'observation particulièrement
vulnérable pour remonter à son poste central entre
le pilote et le mitrailleur. Il devait également changer
de poste pour utiliser la radio
L'avion est conçut
autour d'une structure métallique, faite de tubes et de profilés
métalliques, recouverte d'un revêtement non-travaillant,
et un capot moteur en Aluminium. Le LéO H43 est motorisé
par un Hispano-Suiza 9Va de 575ch entrainant une hélice bipale.
Les réservoirs sont implantés dans les flotteurs en
duralumin. Les ailes sont repliables pour permettre le stockage
de l'appareil dans les hangards des navires de ligne.
Le prototype fait son premier
vol le 4 Décembre 1934, et les essais débutent dès
janvier à Saint-Raphael. Les essais sont plutôt concluants,
un test de catapultage est également mené avec succés
à partir du Porte-Hydravions "Commandant Teste".
Une évaluation en unité d'active confirme les possibilités
de la machine, et une commande de vingts appareils est passée,
sous conditrions de réaliser cependant quelques modifications.
Le capot moteur d'origine
est remplacé par un type Naca, de plus grand diamêtre
mais mieux profilé et l'hélice reçoit un cône.
. Les quilles des flotteurs sont agrandies pour améliorer
la stabilité longitudinale, et les surfaces de gouvernail
ont été réduites. Le plan fixe arrière
est désormais réglable en vol. Seuls deux postes d'équipage
restent ouverts, Toutes ces modifications retardent considérablement
la mise en service de l'appareil, et ce n'est qu'à l'été
1937 que le LéO H43 est présenté à nouveau
pour évaluation. Entre-temps, suite aux nationalisations,
la Société Lioré & Olivier fait désormais
partie du Groupe SNCASE et la fabrication du nouvel appareil est
transférée à l'usine de Berre. Mais ces nouveaux
essais amènent leurs lots de modifications supplémentaires
alors que la production est déja lancée...
L'appareil reçoit
un moteur plus puissant, Hispano-Suiza 9Vb de 670ch. Le dessin de
la console ventrale est également revu. et le poste de mitrailleur
arrière est totalement rétractable. Le LéO
H43 reçoit une mitrailleuse supplémentaire dans l'aile
avant droite et des supports de bombes sont installés.
Le premier appareil de série
ne vol qu'en Juillet 1939, près de cinq ans après
le premier vol du prototype...Le LéO H43 est déja
démodé lorsqu'il arrive en unités actives...La
première unité équipée sera l'Escadrille
3S5, basée à Hyères, qui recevra 6 exemplaires
à partir de février 1940. l'Escadrille 3S1, basée
à Saint-mandrier recevra 9 exemplaires, et les derniers LeO
H43 seront stockés sur l'étang de Berre. Le dernier
appareil livré ne volera que le 3 Mai 1940 !
Ces appareils serviront peu.
Dès le mois d'Aout 1940, les deux unités, devenues
7S et 11S, recevront de nouveaux appareils, parfois des Gourdou
Leseurre GL 812 plus anciens... et les LéO H43 seront stockés
à l'étang de Berre, et seront détruits après
l'invasion de la zone libre par les allemands en 1942.