L'essor des hydravions embarqués
entraina l'idée de posséder un hydravion de chasse
apte à protéger les navires de la Flotte Française
contre les hydravions ennemis.
Dès 1931, le futur
Amiral Lartigue édite une note, en ce sens. Celle-ci débouchera
en 1933, sur un programme officiel visant à doter l'Aéronautique
Navale d'un Hydravion de Chasse catapultable. Une des exigences
techniques, était l'utilisation du moteur radial Hispano-suiza
9V de 700cv réputé pour sa fiabilité.
Quatre constructeurs ont
répondu au programme : La Société Dewoitine
proposa un HD 502, dérivé du D500, refusé car
conservant le moteur en ligne de sa version terrestre. Le Bernard
110 fut écarté du fait de la faillite de la société.
Le Potez 453, jugé instable au décollage en mer, fut
lui aussi écarté. La Société Romano
proposa un biplan R90, non retenu également notamment pour
une manque de stabilité en mer. La Société
Loire présenta le Loire 210, qui, répondant bien au
programme, remporta le concours.
Le Loire 210 fit son premier
vol le 21 Mars 1935. L'appareil est sain et ses performances sont
jugées correctes. Son pilotage est aisé, et il passe
tout le programme de voltige classique. Son catapultage est aisé
et sa tenue en mer est bonne. Les essais prennent fin à l'automne
1935.
La société
Loire étudia cependant une version équipée
d'un moteur Gnome et Rhône K14 plus puissant et de diamêtre
plus petit, donc plus aérodynamique. L'appareil, désigné
Loire 211 atteigna 330 km/h, mais ne fut pas retenu par l'Aéronautique
Navale.
Une commande pour 20 appareils
est passée le 12 Mai 1937.
Mais la mise au point des prototypes va être longue et l'assemblage
des modèles de série sera plusieurs retardée
pour intégrer des modifications. Quand les premeirs appareils
arrivent enfin en unité, ils seront déja dépassés.
Les Loire 210 seront livrés entre Novembre 1938 et Septembre
1939. 21 exemplaires sont construits et équipent les escadrilles
HC1 (Dunkerque Strasbourg) et HC2 (Richelieu et Jean Bart) à
partir daoût 1939.
L'appareil était donc
catapultable et il était récupéré après
sa mission via une grue le long du bateau. Cette manoeuvre de récupération,
longue, pouvait être particulièrement délicate
si la mer n'était pas calme. Une solution originale fut testée
: le navire était doté d'une large rampe crantée
à l'arrière du navire, qui devait permettre au pilote
de l'appareil d'amerrir à l'arrière du bateau, et
de venir agripper ses flotteurs sur le tapis avant d'être
remonté à bord après basculement de la rampe
!
Cependant la carrière
du Loire 210 fut courte. L'appareil connut quelques accidents qui
mettront un terme à son utilisation. Ainsi, le 17 octobre
1939, le Loire 210 piloté par le Lieutenant de Vaisseau Ziegler,
commandant de la HC1, se brise en vol au cours d'une séance
de voltige. Le pilote, se parachute et est sain et sauf, mais l'enquète
révelera, sur certains autres appareils de l'unité,
des fissures sur le longeron principal de l'aile ..Les services
techniques décident en novembre 1939, le retrait du service
de tous les Loire 210 et de ce fait la dissolution de l'Escadrille
HC1.