En 1931, le Ministère
de l'Air Britannique lance un concours destiné à doter
la Royal Air Force d'un Hydravion de Patrouille et de Sauvetage
en Mer. Le nouvel appareil doit remplacer les démodés
Supermarine Southampton, et Supermarine Scapa. Trois constructeurs
présentent un projet : Saro, Short, et Supermarine. Si les
trois appareils sont des biplans, la Société Supermarine
est la seule à proposer un hydravion de construction partiellement
métallique, le Southampton Mk-V.
Le nouvel Hydravion
à coque est donc un biplan bimoteur de construction mixte
: Ailes en bois entoilées et fuselage métallique..
Deux flotteurs additionnels de stabilisation sont implantés
en bout d'ailes inférieures. Son fuselage se termine par
un empennage bi-dérive de grande dimension. L'appareil est
motorisé par deux Bristol Pegasus III-M en étoile
de 820 ch chacun entrainants des hélices bipales en bois.
Son armement défensif se compose de 3 mitrailleuses Lewis
de 7.7 mm sur affuts mobiles dans les postes avant, centraux et
arrières. Il pouvait, par ailleurs, emporter sous les ailes,
un armement offensif de 450kg : mines, bombes ou charges anti-sous-marine.
L'équipage était composé de 7 hommes d'équipages,
et il pouvait occasionnellement emmener 3 passagers maximum installés
sur des strapontins...Le Supermarine Southampton Mk-V fait son premier
vol en Aout 1935, et fut renommé à cette époque
: Supermarine "Stranraer".
En Octobre et Novembre
1935, des essais comparatifs seront menés au sein du Squadron
210 entre le "Stanraer" et le Saro "London",
autre concurrent du concours. A l'issue de ces essais, le "Stranraer"
fut jugé sous-motorisé et il est décidé
de monter sur les appareils de série à venir, deux
moteurs Bristol Pegasus X de 920 ch chacun entrainant des hélices
tripales métalliques. .
La RAF commandera 17
exemplaires, auxquels s'ajouteront par la suite, une commande pour
6 appareils supplémentaires, mais cette dernière sera
finalement annulée. Le Canada se montrera intéressé
par l'appareil, très moderne lors de sa sortie, et après
essais, en commandera 40 exemplaires qui seront construits localement
sous licence par la Société Canadian Vickers
Le Stranraer sera affecté
successivement aux Squadron 228 jusqu'en Avril 1939, Squadron 209
jusqu'en Juin 1940 et Squadron 240 jusqu'en 1941, mais sera finalement
remplacé dès Mars 1941, par des Catalina Américains.
Jugé lent, le Stanraer aura été peu apprécié
de ses équipages. Il aura néammoins rempli sans faillir,
ses missions de surveillance côtière et de protection
des côtes.
Les Canadiens utiliseront
leurs Stranraer pour la protection des convois entre l'Amérique
du Nord et l'Angleterre jusqu'en novembre 1941. D'autres exemplaires
seront répartis sur la côte Atlantique pour protéger
les ports importants. Ils seront ensuite, là aussi remplacés
par des Catalina Américains. 13 appareils survivants seront
cédés à des compagnies aériennes privées
et le dernier Stranraer Canadien volera jusqu'en 1957.
A noter qu'il est possible
de voir aujourd'hui un exemplaire Canadien du Stranraer au Royal
Air Force Museum (Londres). L'appareil présenté a
été utilisé au cours de cassrière comme
avion d'Entrainement, avion de lutte anti-sous-marine et enfin d'avion
de ligne...