En février 1938, l'Air
Ministry demanda à la société Supermarine d'étudier
un hydravion à coque pour la surveillance des côtes
et des zones de pêche. Supermarine dessina un appareil, le
Sea-Otter, dont la conception était proche du Walrus.
Le Sea Otter était
un hydravion métallique biplan à coque. Il était
motorisé initialement par un Bristol Perseus XI en étoile,
installé au centre du plan supérieur. Celui-ci, peu
puissant, fut rapidement remplacé par un Bristol Mercury
920 XX et enfin un Bristol Mercury XXX en étoile de 855 ch
. Le Sea-Otter était équipé d'un train tricycle
escamotable. Il pouvait ainsi, servir à partir de bases terrestres.
Les études furent
menées rapidement, trop rapidement sans doute, et le prototype,
immatriculé K8854, fit son premier vol le 23 Septembre 1938.
L'appareil se révéla très instable au décollage
et jugé dangereux à l'amerrissage...L'hydravion est
renvoyé en usine pour terminer sa mise au point.
Mais l'entrée en guerre
de l'Angleterre amèneront logiquement Supermarine a privilégier
son Chasseur Spitfire, au détriment des projets moins stratégiques
dont le Sea-Otter. Et ce n'est qu'en Juillet 1943 que le Sea-Otter
fut enfin déclaré opérationnel. Les problèmes
de jeunesse de l'appareil corrigés, celui-ci put être
utilisé pour des missions de sauvetage en mer.
Ces hydravions furent utilisés
sur différents théatres d'opérations : ils
participèrent au débarquement Allié en Normandie,
en Juin 1944. Quelques exemplaires seront déployés
en Birmanie, entre Octobre 1944 et Avril 1945, où ils réaliseront
des missions de surveillance et même de bombardement avec
des bombes de 45kg lancées depuis la cabine..
La Marine Britannique reçut
ses premiers exemplaires en novembre 1944. 6 d'entre eux seront
embarqués sur le porte-avions HMS KHEDIVE. L'essentiel des
missions sera effectué dans le Pacifique ou l'Océan
Indien
La
Guerre terminée, le Sea-Otter sera utilisé par la
RAF jusqu'en 1954 et jusqu'en 1952 par la flotte Britannique.
Le Sea-Otter sera également
employé par d'autres Marines alliées : 8 appareils
seront ainsi vendus à l'Armée de l'Air Danoise, 8
à l'Armée de l'Air Hollandaise. 14 exemplaires seront
utilisés, après-Guerre, par la Marine Australienne
et seront retirés du service en 1954.
En 1947, la Marine Française
reçut également des Sea-Otter qui seront affectés
à l'Escadrille 8S basée en Indochine et ferraillés
en 1950. 6 autres Sea-Otter seront affectés, en 1950, à
l'Escadrille 9S et employés dans la lutte contre le trafic
d'armes.
A noter que certains exemplaires
seront transformés en appareils civils : ils recevront 4
sièges passages, un WC chimique et un emplacement bagage.
Au total, ce seront 292 exemplaires
de Supermarine Sea-Otter qui seront fabriqués