En 1928, la société
Lioré & Olivier répond à un programme pour
un bombardier de nuit quadriplace avec le projet LéO 25.
Celui-ci, dans la continuité des réalisations précédentes
de la société, les LéO 12 et LéO 20,
est un biplan bimoteur de grande envergure, lourd et et peu rapide,
mais doté d'une grande autonomie.
L'Aéronautique Navale
sera rapidement intéressée par cet appareil, qui après
modification pour le "navaliser", pourrait être
un excellent bombardier ou torpilleur à grand rayon d'action.
Cette cellule recevra de multiples motorisations ce qui explique
le nombre important de variantes; Vous trouverez le détail
dans la rubrique version ci-dessous.
Le Léo 25 fait donc
son premier vol en novembre 1928. Ses performances sont modestes
: il n'atteint que 215 km/h et les différentes évolutions
essayées pour le rendre plus rapide ne seront pas retenues
, et les 6 prototypes seront abandonnés (LéO 25, LéO
252 (2 Ex.)et LéO253 (3 Ex.)
Les versions suivantes, modifiées
pour leur nouvelle mission d'Hydravion Bombardiers / Torpilleurs
sont désormais désignées LéO H-250 et
suivant. Là encore, le détail des versions est décrit
ci-dessous. Parmi ces versions, le LéO H256 préfigure
le futur modèle de série LéO H257. Il a une
envergure agrandie à 25,50m, et la liaison aile / flotteurs
est largement simplifée. Ses essais débutent en octobre
1932.
Le Prototype LéO H257
motorisé par deux Gnôme & Rhône 14Kbrs en
étoile de 700ch débute ses essais officiels à
Saint-Raphael à partir du 10 avril 1933. Il deviendra le
LéO H257-Bis en recevant des Gnôme & Rhône
14 Kirs de 870ch. 60 Exemplaires seront commandés par la
Marine et l'Armée de l'Air, cette dernière recevant
les 21 premiers exemplaires. Le premier LéO H257-Bis de série
prends l'air en Avril 1936. L'appareil possède une structure
renforcée. Des réservoirs additionnels sont disposés
dans les flotteurs. Ceux-ci peuvent être remplacés
par un train d'atterrissage fixe, classique. L'équipage de
4 personnes est entièrement abrité dans un habitacle
fermé contenant six postes distincts. Une mitrailleuse mobile
de 7.5mm est installée sous une tourelle vitrée à
l'avant du fuselage et vient compléterl'armement défensif
fort de deux autres mitrailleuses de 7.5mm. Il peut emporter soit
une torpille de 670 kgs, soit 500 kgs de bombes. Les premiers appareils
sont fabriqués dans l'usine Lioré & olivier de
Rochefort sur Mer, et livrés à Saint Raphael pour
recevoir leurs flotteurs. La fabrication sera transférée
à l'usine de SNCASE de Berre après la nationalisation.
L'Aéronautique Navale,
désireuse de remplacer ses Farman 168 vieillissants au plus
vite, commande dès 1932, une version intermédiaire,
le LéO H258, en attendant la livraison des premiers LéO
H257-Bis. Cette version diffère du futur LéO H257-Bis
par sa motorisation : elle est en effet équipée de
moteurs à refroidissement par liquide Hispano-Suiza 12 Nbr
dec 650ch. Ces appareils seront fabriqués dans l'usine d'Argenteuil
et seront livrés à partir de 1935. Ils prendront part
à la bataille de France au sein des escadrilles 2S2 et 4S2
notamment. Utilisés comme bombardiers, leur lenteur les rendra
très vulnérables face à la chasse ennemie.
Les huit H.258 qui ont survécu après l'Armistice,
ont été remis en état à lusine
de SNCASE à Marignane. Trois hydravions sont entrés
dans l'escadron 2S4, basé en Bretagne, et le reste, dans
le 4S2 à Karuba. Après l'invasion de la zone libre
en novembre 1942, trois LéO H258 saisis par les Allemands
seront cédés aux Italiens qui les abandonneront rapidement.
Les LéO H257-Bis seront
affectés aux 3 escadrilles côtières de bombardement,
les B1, B2 et B3 de la flotille F1B de bombardement. Ces unités,
basées à Lanvéoc-Poulmic, à l'étang
de Berre et Port-Liautey sont dotées chacune de 6 exemplaires,
ce à quoi il faut rajouter 6 appareils de rechange. Ces escadrilles
ont réalisé des missions de lutte anti-sous-marine
et de protection de convois. Les LéO H257-Bis de l'escadrille
B2, effectueront également des missions de bombardement nocturne
sur des colonnes blindées ennemies....
A noter que le GB II/25,
unité de l'Armée de l'Air basée à Karouba,
possédait des LéO H257-Bis en version terrestre. En
Juin 1940, 18 de ces exemplaires, retransformés en hydravions,
seront cédés à l'Escadrille E7 qui a perdu
une grande majorité de ses Loiré 70 lors de l'attaque
italienne du 12 juin. Trois autres exemplaires du GB II/25 seront
versés à l'escadrille 4S1 qui en profitera peu puisque
dissoute dès juillet 1940 !
Après l'Armistice,
quelques LéO H257-Bis seront transférés en
Afrique du Nord à l'escadrille 1E stationnée à
Karouba, qui les utilisera jusqu'en 1942.
Trois exemplaires seront
transférés à l'école de pilotage de
Saint-Raphael où il serviront également jusqu'en 1942.
au début de 1943, tous les appareils survivants en Afrique
du nord seront versés à la nouvelle école du
personnel volant créée au Maroc par les forces françaises
libres.
Fautes de pièces détachées,
les LéO H257-Bis seront peu à peu réformés
et le dernier LéO H257-Bis volera jusqu'en 1945.
La dizaine d'exemplaires
restant en métropole sur l'étang de Berre, seront
saisis par les Allemands et "offerts" aux Italiens. Ceux-ci
ne les utiliseront finalement jamais, et les appareils français
seront détruits en 1943.