A la fin des années
20, pour répondre à un programme lancé par
la Marine, la société Latécoère propose
un hydravion torpilleur dérivé de l'appareil civil
Laté 28
L'appareil est de construction
traditionnelle. L'aile dont la structure s'appuie sur deux longerons,
est reliée au fuselage par deux paire de mats métalliques.
Le fuselage est composé d'une structure en tube d'acier entoilée
dans sa partie arrière et recouvert de métal dans
sa partie avant. L'appareil est propulsé par un Hispano-Suiza
12Nbr de 650 cv refroidi par liquide.L'équipage est de trois
personnes. Le pilote, situé à gauche de l'appareil,
est assis devant un réservoir d'essence de 800 litres. Viennent
ensuite le Radio-Navigateur et le mitrailleur qui sert un affut
double de Lewis de 7.7mm dans la tourelle mobile dorsale.
Le prototype, construit à
Toulouse, fait son premier vol, sur roues, le 3 Octobre 1931. Après
ses premiers vols d'essais, l'appareil rejoint Saint-Laurent-De-La-Salanque
où il recevra des flotteurs. Il fera ensuite ses essais d'hydravion
cette fois à Saint-Raphael, du 21 Octobre au 9 Décembre
1931.
Les essais sont concluants
et la Marine commande, au printemps 1932, 20 Latécoère
290. Entre-temps, un autre prototype a été construit,
le 29.0-02, envoyé à Saint-Raphaël le 18 octobre
1932 pour subir des tests.
Les premiers appareils sont
terminés à la fin de 1932 et seront livrés
à la nouvelle escadrille 4T1, basée sur le lac de
Berre. Comme pour le prototype, les appareils sont assemblés
sur roues à Toulouse et sont transférés à
Saint-Laurent-de-la-Salanque pour y recevoir des flotteurs. Le 5
octobre 1933, une autre commande est passée pour 10 exemplaires
supplémentaires.
En 1935, 9 appareils sont
livrés à l'escadrille 1T1. Les écoles de pilotage
basée à Berre et à Cherbourg recevront également
chacune un Latécoère 290. En Octobre 1938, les escadrilles
4T1 et 1T1 seront renommées respectivement T1 et T2. Ces
unités vont recevoir peu à peu des appareils plus
modernes, les Latécoère 298, et les vieux Latécoère
290 seront reversés dans les écoles ou retirés
du service.
Cependant, l'escadrille 1S2,
créée à Cherbourg en août 1939, recevra
4 Latécoère 290 et plusieurs Gourdou-Leseurre GL812...
Ces appareils, obsolètes, assureront pourtant des missions
au dessus de la Manche pendant près de 9 mois... Puis, lors
du repli de l'unité sur la côte Atlantique, ces appareils
effectueront des missions de bombardement en piqué sur des
navires ennemis. Après l'Armistice, ces appareils vont se
retrouver sur le lac Hourtin, en zone occupée.
Il faut noter, que c'est
sur un Latécoère 290, en juin 1934, que fut testé
la première Hélice Ratier à commande de pas
électrique.