Biographie :

Emile Dewoitine est né le 26 Septembre 1892 à Crépy-en-Laonnois (02)

Il mène ses études secondaires à Reims et intègre ensuite l'Ecole Bréguet à Paris avec spécialité "Electricité". Cette école, créée en 1904, forme des ingénieurs.
Il effectue son service militaire en 1911, tout dabord dans une unité du "Génie" avant de rejoindre la toute récente Aéronautique Militaire, née en 1909. Il obtient le brevet No5 de mécanicien avion à l'Ecole de Mécanicien de Blériot Etampes. Envoyé en Algérie avec une unité équipée de Farman Biplans, il participe notamment au raid Biskra-Tunis en février 1913.

Maison natale de Emile Dewoitine

Démobilisé en Février 1914, il rejoint la Société Alcyon. Celle-ci, installée à Courbevoie, réalisait des Motocyclettes et des voitures, réputées pour leur finition et leur robustesse. Au déclenchement du 1er conflit mondial, il est re-mobilisé, en Aout 1914.

Salmson 2A2

Volontaire pour l'Armée d'Orient, le sergent Emile Dewoitine part pour la Russie en 1915, où on lui confie la direction de l'assemblage de bombardiers biplans Voisins, construits sous licence dans l'usine "Anatra" à Odessa.

Grace à des fonds de banquiers privés, il installera par la suite une usine de constructions aéronautiques prés de Sébastopol.
La révolution Russe met fin prématurément à son périple en Europe de l'Est et il retourne en France en 1917, à la disposition du SFA (Service de Fabrication de l'Aviation). A ce titre, il est chargè, au sein de l'usine "Latécoère" de Toulouse, de mettre en place la production de 1000 Biplaces de reconnaissance Salmson 2A2.

Démobilisé en 1919, Emile Dewoitine tente d'obtenir le poste de directeur du bureau d'etudes auprès de Georges Latécoère. Mais celui-ci préfère le garder dans un rôle de responsable de Fabrication, poste pour lequel il a excellé lors de la réalisation des 1000 Farman. C'est une des raisons pour lesquelles Emile Dewoitine, désireux de concevoir des avions modernes, quitte la Société Latécoère en 1920.

Restant à toulouse, Il crée en octobre 1920, la SAD (Socété Anonyme des avions Dewoitine).

Sa première réalisation fut le Dewoitine D1 en réponse à un programme lancé par la direction de l'Aéronautique. L'appareil, moderne chasseur monoplan métallique à aile parasol fait son premier vol en Novembre 1922. Le Dewoitine D1 connut un grand succés avec des commandes de l'Aéronavale, de l'Aéronautique Militaire et à l'exportation de la Yougoslavie et de l'Italie.

Dewoitine D1

Pour répondre à la demande, Emile Dewoitine s'installe dans des locaux plus grands et confie une partie de la fabrication des Dewoitine D1 à une société installée à Courbevoie. Le D1 connut plusieurs dérivés, D8, D9 et D12. Le célèbre Marcel Doret réalisera également plusieurs records de vitesse à son bord.

Planeur Dewoitine P3

Emile Dewoitine explore également le vol à voile et crée le Planeur P1 en mai 1922., Celui-ci utilise une aile cantilever. Sa particularité est d'être dépourvue de haubans, la structure étant assurée par un longeron interne à l'aile et relié au fuselage. Emile Dewoitine fait breveter cette conception que l'on retrouvera sur les futurs chasseurs modernes. Suivent ensuite les planeurs P2 et P3. Ceux-ci démontrèrent leurs qualités de finesse à l'occasion de vols de très longue durée.

Fort de ses succés, Emile Dewoitine fonde la "CAD" (Constructions Aéronautiques Dewoitine).

Le projet suivant, le D14, est un appareil de Transport en bois, à aile haute, capable de transporter 6 passagers. Suivra le Dewoitine D18, avion de Grand Raid

Cependant, la société connait des difficultés financières et Emile Dewoitine doit cesser son activité en 1927. Son salut viendra du Gouvernement Suisse : celui-ci lui offre les moyens techniques et financiers pour étudier et fabriquer un chasseur monoplan à aile haute, le D27. Les appareils seront construits par la Fabrique Fédérale de Thun. L'appareil connut des débuts difficiles liés à sa motorisation, un moteur V12 Hispano-Suiza de 500ch quelque peu "délicat". Il trouvera une fiabilité lorsqu'il recevra, sous la dénomination D26, un moteur Hispano-Suiza 9QA de 250ch, copie sous licence, du moteur du "Spirit Of Saint-Louis" de Charles Lindberg.

Dewoitine D27

En France, Albert Caquot, chargé de la politique des prototypes au tout nouveau Ministère de l'Air, rapelle Emile Dewoitine, qui revient au pays pour y fonder la SAFD (Sté Aéronautique Française des Avions Dewoitine). L'usine de Toulouse ré-ouvre ses porte en Juin 1926

Dewoitine D33 "Trait d'Union"

La politique des prototypes permet la naissance en 1931, d'un avion de Grand Raid, le D33 "Trait d'Union". A son bord l'équipage Doret, Mesmin, Le Brix tentera le record de distance de 10000kms, mais les deux exemplaires du D33 s'écraseront suite à des problèmes mécaniques, entrainant la mort de deux des trois hommes d'équipages : seul Marcel Doret survivra.

Le D33 sera le père d'une lignée de trimoteurs : D332, D333, D338, D342 qui seront employés notamment par la Compagnie Air France.

En 1930, le Ministère de l'Air émet un Cahier des Charges pour un chasseur monoplace "C1".

Pour y répondre, la Sté Dewoitine étudie le D500, élégant monomoteur à aile basse cantilever et train fixe. Il fit son premier vol en 1932 aux commandes de Marcel Doret. L'appareil présente de bonnes performances et disposera d'un armement très puissant pour l'époque, avec son canon de 20mm logé entre les deux rangées de cylindres (à partir du D501). Le D500 et dérivés D501 et D510 connut un grand succés : environ 336 appareils toutes versions confondues furent commandées par l'Armée de l'Air et une trentaine d'exemplaires seront exportés

Dewoitine D500

En 1936, la Société Dewoitine n'échappe pas aux nationalisations et devient la SNCAM (Société nationale des Constructions Aéronautiques du Midi). Emile Dewoitine reste l'administrateur délégué.

Dewoitine D520

En Juin 1936, l'Armée de l'Air émet un programme C1, pour un chasseur monoplace pouvant voler à 500km/h et armé d'un canon et 2 mitrailleuses ou 2 canons. Ce programme est rapidement modifié pour imposer une vitesse minimum de 520km/h.

Le D520 présenté par la société Dewoitine, est retenu, tout comme le Morane 405, le CAO 200. D'autres seront rattachés ultérieurement comme le Bloch 152 et l'Arsenal VG33. Trois prototypes sont commandés le 3 Avril 1938, mais le premier ne fera son premier vol que le 2 octobre, aux mains de Marcel DORET. Il est motorisé par un Hispano-Suiza HS 12Y21 de 890Cv.

Une première commande de 200 machines équipés de moteur Hispano-Suiza 12Y45 à compresseur de 945Cv au décollage est lancée en Mars 1939. Les livraisons prévues entre septembre et décembre, prendront du retard suite à des problèmes de mise au point des armes et des problèmes de refroidissement. Les premiers appareils seront livrés en Janvier 1940 et vont équiper une escadrille d'expérimentation.

La production se poursuit très lentement. Le 1er Avril 1940, 139 D520 ont été fabriqués, mais seulement 32 sont livrés à l'EAA301... Lors de l'offensive allemande du 10 Mai 1940, 228 étaient construits pour 75 livrés. Pourtant, à cette date, la production battait enfin son plein, avec 100 machines assemblées par mois, et à l'Armistice, 330 D520 ont pû être pris en compte.

Après l'armistice, Emile Dewoitine part aux États-Unis avec le projet de pouvoir construire des avions de chasse en collaboration avec Henry Ford. Il accepte pourtant de revenir en France à la demande du gouvernement de Vichy. Il est probable que sa décision ait été motivée par les bonnes relations d'alors entre les Etats-Unis et Vichy.
Il sera pourtant interné par le gouvernement de Pétain dès son arrivée sur le sol national pour "Trahison au profit de l'Ennemi"...Il sera jugé et finalement acquitté. Souhaitant s'éloigner de Vichy, il rejoint la zone occupée et accepte de prendre la tête du bureau d'étude "ARADO à la tête de 200 employés. Il retourne ensuite en "Zone Libre" et travaille pour la SIPA (Société industrielle pour l'aéronautique).

En 1944, à la libération, craignant à juste titre d'être arrêté pour collaboration, il part en Espagne puis en Argentine, en espérant pouvoir reprendre ses activités. En 1947, Il y dirigera le bureau d'études qui créa le I.Ae. 27 Pulqui I, avion de modestes performances qui ne dépassa pas le stade du prototype, mais qui restera dans l'histoire comme étant le premier avion à réaction argentin.

I.Ae. 27 Pulqui I

En février 1948, Emile Dewoitine, bien que réfugié à l'étranger, sera condamné par contumace, à 20 ans de travaux forcés, à l'indignité Nationale et à la confiscation de ses biens.

En 1953, il négocie cependant son retour en france, mais ne peut reprendre ses activités dans l'Aéronautique.

Il séjournera un temps en Patagonie où il exploitera un élevage de 8 000 moutons, avant de s'installer en Suisse, puis à Toulouse. Il s'y éteindra le 5 Juillet 1979.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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