Le Boulton Paul-Defiant 
              répond a un cahier des charges émis par le British 
              Air Staff en 1935. Le programme visait à doter la Royal Air 
              Force d'un appareil capable d'attaquer des bombardiers ennemis par 
              dessous, partie réputée la plus vulnérable. 
              Pour cela l'appareil devait être doté d'une tourelle 
              quadruple dorsale, semblable à celle qui équipait 
              les bombardiers anglais. 
              Le nouvel avion était donc dessiné autour de cette 
              encombrante tourelle. Celle-ci, conçue en France, est construite 
              en Angleterre sous licence par la socité Boulton. La tourelle, 
              actionnée par un système hydraulique-pneumatique indépendant, 
              peut tourner sur 360°. Le mitrailleur est protégé 
              par des déflecteurs aérodynamiques mobiles, actionnés 
              par vérins. L'armement se compose donc de 4 mitrailleuses 
              Browning de 7,7mm avec 600 cartouches chacune. La puissance de feu, 
              concentrée, est conséquente malgré le faible 
              calibre retenu. Par contre, aucun armement n'est prévu à 
              l'avant de l'appareil. L'antenne radio, rétractable à 
              l'atterrissage, prend place en postion ventrale pour dégager 
              le champ de tir de la tourelle.
              La dessin du Paul-Defiant est moderne et rappelle celui du hurricane 
              contemporain. C'est un avion entièrement métallique 
              à ailes basses et train rentrant, motorisé par l'excellent 
              moteur Merlin III de 1030cv. Cependant la trainée et la masse 
              de la tourelle (200 kg environ) vont dégrader les performances 
              : au final, l'appareil sera 800kg plus lourd que le hurricane à 
              iso motorisation...
              Les études sont lancées dès 1935, et le prototype 
              P-82 fait son premier vol en Aout 1937, démuni de tourelle. 
              Ses performances sont alors jugées bonnes. Les études 
              prennent cependant du retard, et le second prototype, équipé 
              de la tourelle arrière, ne volera qu'en mai 1939, suivi en 
              Juillet 1939 du premier appareil de série. Avec l'implantation 
              de la tourelle, les performances ont nettement chuté, mais 
              la production en série est lancée, sans que des modifications 
              puissent être apportées pour tenter de compenser cet 
              handicap. 
              Les Squadron 264 puis le Squadron 141, perçoivent le nouvel 
              appareil à partir de décembre 1939. Le Paul-Defiant 
              va connaitre le baptème du feu à Dunkerque le 29 mai 
              1940, au sein du Squadron 264. Les débuts sont victorieux 
              face aux chasseurs Allemands, croyant attaquer des hurricanes par 
              l'arrière et se trouvant soudain sous le feu des 4 mitralleurses 
              de la tourelle arrière. Cette période de grace est 
              de courte durée... Les chasseurs Allemands exploiteront vite 
              la principale faiblesse du Paul-defiant : l'absence d'armement tirant 
              vers l'avant, et les attaques frontales seront meurtrières 
              avec des taux de pertes dramatiques. 
            Ainsi le 18 juillet 1940, 
              lors de la Bataille d'angleterre, 9 Paul-Defiant du Squadron 141 
              sont attaqués par des ME109. 5 appareils seront rapidement 
              abattus entrainant la mort 4 pilotes et 5 mitrailleurs... L'histoire 
              se répétera avec le Squadron 264 : cette unité 
              utilisée en renfort pour compenser les pertes de chasseurs 
              monoplaces, perdra en une semaine la quasi totalité de son 
              effectif : 11 appareils seront perdus, ainsi que 5 pilotes et 9 
              mitralleurs. Le 28 Aout 1940, l'unité a cessé d'exister... 
              A noter le taux de mortalité important des mitrailleurs : 
              il était en effet extrêmement difficile de s'extirper 
              en vol de la tourelle arrière pour sauter en parachute.
              Suite à ce bilan désastreux, le Paul-Defiant est affecté 
              à la chasse de Nuit sous la désignation de Defiant 
              NF Mk 1A, avec un succés mitigé. L'installation à 
              bord du lourd Radar, équipement indispensable pour ces missions, 
              alourdira encore l'appareil au détriment des performances 
              déja modestes. A Partir de Mai 1942, le Paul defiant est 
              retiré du service actif et termine sa carrière en 
              effectuant des missions de remorquages de cibles ou de sauvetage 
              en mer. Il sera un temps utilisé comme "avion brouilleur", 
              destiné à tromper les radars Allemands et détournant 
              ainsi les chasseurs Allemands de la route des bombardiers Allies. 
              
            Au final, 1064 Defiant environ 
              seront fabriqués, répartis en : 
            - 723 Mk I, 
            - 212 Mk II : version équipé 
              de moteur Merlin XX de 1260ch
            - Version MK IA pour le reste, 
              équipée du Radar pour la chasse de nuit