Biographie
Source (Photos et texte) : Mr Freddy HOFFERT
SCHNEIDER Gilbert Henri est né le 23 juillet 1909 à Gerbéviller dans le département de la Meurthe-et-Moselle.Il est décédé le 2 février 1998 à Villeneuve-sur-Lot à l'âge de 88 ans.
Après une formation d'ajusteur, le 27 décembre 1927 il s'engage à 18 ans et pour trois ans, au Corps des Equipages de la Flotte du 1er dépôt de Cherbourg comme Matelot de 2ème classe sans spécialité.
Le 16 septembre 1928 il obtient son brevet de Radio à l'école T.S.F. de Toulon, il est nommé " Chef de Poste " le 1er janvier 1929, puis Quartier-maître Radio Volant le 1er avril 1929.
Il effectue son premier vol d'accoutumance le 23 avril 1929 sur un " Farman Goliath " au Centre Ecole d'Aviation Maritime d'Hourtin. Puis il est affecté à l'Escadrille 3 B 2 à Berre. C'est le plus souvent sur un hydravion torpilleur " Farman Goliath F 168 " (parfois sur un "Potez 25" ou sur un "CAMS 37") qu'il effectue ses vols d'entrainement (T.S.F. en vol, tir à la mitrailleuse, photo aérienne, vol de groupe).Le 3 mai 1930, il participe aux cérémonies du centenaire de l'Algérie à bord du Farman Goliath 168 n°8 qui réalise l'itinéraire Berre, Ajaccio, Bizerte, Philippeville. Son appareil capote à l'amerrissage à Philippeville, l'hydravion est entièrement détruit et il se retrouve à l'hôpital avec de multiples blessures.Le 27 décembre 1930 il est renvoyé dans ses foyers tout en restant à la disponibilité du 1er Régiment Maritime jusqu'à l'expiration de son engagement de 3 ans.
Rengagé pour deux ans le 1er juillet 1931 à la Sous Intendance Militaire de Paris, au 22ème Régiment d'Aviation de Bombardement de Nuit à Chartres, il est nommé Caporal le 3 juillet 1931.
Le 26 octobre 1931 Gilbert SCHNEIDER est nommé Sergent et obtient son brevet de Radio Navigant Armée de l'Air. A l'époque, il vole sur un " Lioré et Olivier LeO 20 " de la 3ème Escadrille, avion bi moteur Français pour le bombardement de nuit.
Il est admis dans le corps des sous-officiers de carrière le 1er juillet 1933.
Le 1er novembre 1933 il est affecté au 2ème Groupe de la 22ème Escadre Aérienne, puis le 1er janvier 1934 il est affecté à la 1ère compagnie administrative de la 22ème Escadre d'Aviation Lourde de Défense.
Note : le 22ème Régiment Aérien de Bombardement de Nuit est une unité de l'Armée de l'Air Française créée avant la Deuxième Guerre Mondiale. Elle a donné son nom à la Base Aérienne 122 de Chartres-Champhol où elle était stationnée.
A l'origine, la 22ème Escadre était une unité de Bombardement stationnée sur le terrain de Chartres-Champhol et composée des GB I/22 et GB II/22. Le 18 Septembre 1936, la 22eme Escadre quitte le terrain de Chartres pour celui d'Orléans-Bricy. Les deux Escadrilles volent alors sur Amiot 143.
Le 13 Février 1939 la 22ème Escadre de Bombardement change de spécialité et devient une unité de Reconnaissance. Les GB I/22 et GB II/22 deviennent les GR I/22 et GR II/22.
A la date du 10 Mai 1940, le GR II/22 est rattaché à la 2ème Armée de la 1ère Division aérienne de la Zone d'Opérations Aériennes Nord. Le GR II/22 sera finalement dissout en novembre 1942.
Suite à de nombreux accidents de cette unité, elle sera surnommée " Le Régiment pas de chance ". Le 29 mai 1934 lors de manuvres de la 22ème Escadre de Bombardement, le "Lioré et Olivier LeO 20" n° 88 sur lequel il vole en tant que radio, s'écrase à l'atterrissage sur le terrain de Gaël en Ille-et-Vilaine : il s'est vautré en atterrissant suite à des turbulences ; aucun blessé, et seul le sergent Gilbert Schneider s'en tire avec quelques bosses.En octobre 1934 il vole sur "Lioré et Olivier LeO 213" et effectue un convoyage au Maroc du 24 octobre au 4 novembre sur l'itinéraire Chartres, Lyon, Istres, Perpignan, Barcelone, Los Alcazarès, Tanger, Casablanca, Meknès.
Le 28 janvier 1935 un peu après 16 heures, une défaillance du moteur gauche au décollage entraîne la chute de son bombardier "Lioré et Olivier LeO 20" n° 324 du GB II/22 qui, malgré tous les efforts de son pilote s'écrase sur deux maisonnettes du quartier de " Rechèvres " rue de Fresnay à Chartres ; le choc fut terrible suivi de l'incendie d'un de ses réservoirs.
Le sergent-chef pilote Noël Drapier et le sergent-chef commandant de bord Dominique Giraud-Moine meurent brûlés vifs. Le sergent Gilberti Schneider radiotélégraphiste, malgré ses blessures et ses brûlures parvient à sauver le quatrième membre de l'équipage, le caporal-chef mitrailleur Maurice Alivon. Une femme, madame Kerjean, est également tuée dans sa maison où l'un des moteurs de l'avion explosa. Cinquante mètres plus loin, l'appareil se posait sans incident. Une enquête prescrite par le Ministère de l'Air démontrera que l'arrêt du moteur de gauche a été causé par un manque d'alimentation d'essence due à l'obstruction, par des impuretés, de son filtre à carburant.La Médaille militaire est conférée à ces quatre aviateurs (dont deux à titre posthume) par décret publié au J.O. du 8 mars 1935. Le ministre de l'Air, le général Denain, lui remet sa décoration sur son lit d'hôpital, en présence de l'évêque de Chartres. Parti de Paris par la route, le général Vuillemin qui devait assister aux obsèques des victimes le 1er février, sera blessé dans un accident de voiture.
Citation : "SCHNEIDER Gilbert Henri, sergent à la 22ème Escadre Aérienne ; 7 ans de service, une blessure en service aérien commandé, 7 ans de bonification pour services aériens.
Titres exceptionnels : sous-officier radio, ancien breveté de la Marine, d'une compétence professionnelle exceptionnelle, passionné de son métier, ne négligeant aucune occasion de se perfectionner dans uns spécialité où il a rendu les plus grands services, recherchant toujours les occasions de voler ; d'une très belle tenue militaire ; a été gravement blessé dans l'exercice de ses fonctions au cours d'un service aérien commandé le 28 janvier 1935. A fait l'admiration de ses chefs par son courage et sa conduite au moment de l'accident. Totalise 447 heures de vol de jour et 114 heures de vol de nuit ".
Le 18 juillet 1935 il est détaché au 2ème Groupe de la 22ème Escadre à Avord (Cher). Il vole désormais le plus souvent sur "Bloch 200".
Passé du 2ème groupe de la 22ème escadre d'aviation lourde de défense au 1er groupe de la 15ème Escadre Aviation Lourde de Défense à compter du 1er décembre 1935, il effectue un convoyage de "Bloch 200" en Tunisie suivant l'itinéraire Avord, Bordeaux, Toulouse, Los Alcazarès, Meknès, Blida, Sidi Ahmed).
Reçu au certificat d'aptitude au Commandement 1ère partie par décision du 9 mai 1936. Le 29 mai 1934, le Lioré et Olivier LeO 20 " n° 88 s'écrase à l'attérissage sur le terrain de Gaël en Ille-et-Vilaine suite à des turbulences. Le Sergent Gilbert SCHNEIDER est légèrement blessé..Le 28 Janvier 1935, suite à une panne du moteur gauche, le Lioré et Olivier LeO 20 " n° 324 s'écrase sur deux maisons à Chartres... 2 membres d'équipages seront tués ainsi qu'une femme dans sa maison
Le 1er juillet 1936, affecté à la Base Aérienne N° 103 de Châteauroux et nommé sergent chef à compter du dit jour.
Le 4 juillet 1936, passe l'examen complémentaire de Radio navigant : moyenne obtenue 16,42.
Le 4 octobre 1936 il est appelé à la 15ème Escadre de la Base Aérienne d'Avord. Reçu au certificat d'aptitude au commandement 2ème partie, en date du 17 avril 1937. Il vole sur " Farman 222 " à partir de juin 1937.
Il participe à la Croisière Impériale France-Indochine du 8 novembre au 30 décembre 1937 ; mais le 11 novembre au Caire, son avion à pleine charge se prend dans une bande de sable mou et s'écrase, le train d'atterrissage fauché sans faire de blessé : le " Farman 222 " est hors service et n'ira pas jusqu'à Saïgon ! L'équipage continue sa route avec un autre appareil et récupère le bombardier réparé au retour de son périple.
Le 1er juillet 1938 il est nommé au grade d'adjudant (personnel navigant) radio télégraphiste en avion.
Mais ses blessures ne lui permettant plus de voler, il est affecté à la 707ème compagnie de Transmissions, détachement d'Avord, le 18 octobre 1938 alors qu'il totalise 1 088 heures de vol, dont 203 de nuit.
Le 15 décembre 1938 il obtient son brevet supérieur de mécanicien radio télégraphiste, puis il est affecté au Groupement des Moyens d'Instruction et de Transmissions 427 le 1er janvier 1939.
Etant atteint d'une invalidité temporaire évaluée 35% par la Commission de Réforme de Bourges et imputable au service, en date du 10 février 1939, il est invité à rester en fonction dans les conditions de la loi du 31 mars 1928.
Le 28 avril 1939 il obtient le brevet d'aptitude à la conduite des véhicules de l'Armée de l'Air, poids-lourds légers : moyenne 14,66. Puis il obtient le brevet d'aptitude à la conduite des véhicules de l'Armée de l'Air, motos et side-car : moyenne 14,33 en date du 10 mars 1939.
Le 1er mars 1940 il est nommé au grade d'adjudant-chef mécanicien radio télégraphiste, puis il est affecté au Bataillon Aérien n° 103 de Châteauroux le 16 mars 1940.
Note : depuis 1935, 9 Bases Aériennes sont considérées comme les principales de l'Aviation Française : celles de Chartres - Metz - Nancy - Le Bourget - Reims - Pau - Tours - Châteauroux - Lyon.
En 1939 ces Bases principales disposaient chacune d'un Bataillon de l'Air : celui de Châteauroux était le 103ème.
Puis diverses affectations se suivent :
Le 18 novembre 1940 il est affecté au Groupe de Bombardement n° 6 à Istres.
Le 22 janvier 1941 il est affecté au Groupe de Chasse II/8 à Marignane.
Mis en non activité pour infirmité temporaire à compter du 6 août 1941, il est rappelé en activité le 6 août 1942 et présent le 27 octobre 1942.
Démobilisé le 10 décembre 1942 par le Centre démobilisateur de la Base Aérienne d'Orange, il est maintenu au Dépôt de Stockage d'Orange provisoirement comme agent des services de l'Air, puis affecté comme agent des Services de l'Air au Centre Administratif d'Orange, fonction confirmée le 1er février 1943.
Le 16 septembre 1943 il est affecté à la Compagnie de Guet 12/71 de Bourg.
Le 1er novembre 1943 il est affecté au Centre d'Alerte local de Lons-le-Saunier. Adjoint au commandant du Centre d'Alerte.
Il est muté au groupe Section Aérienne de Protection 1/72 à compter du 6 mai 1944.
Le 27 juin 1944 il est affecté de nouveau à la Compagnie de Guet 12/71 ; arrivé le 25 juillet 1944 mais pris en compte au 1er juillet 1944 par suite de la dissolution de la Compagnie de Guet 12/71 des annexes de la Base Aérienne de Bron, le 30 septembre 1944.
Par suite de la dissolution du Centre d'Alerte de Lons-le-Saunier, il passe au Dépôt du Personnel de la 1ère Région Aérienne de Dijon à compter du 16 décembre 1944 ; arrivé au Corps le dit jour. Affecté Compagnies disponibles. Passe au Centre d'Instruction N° 3 le 1er avril 1945. Dirigé sur EM. Service Aérien en exécution de l'Arrêté Ministériel du 24 octobre 1945 et mis en route le 15 novembre 1945. Affecté au Groupement des Moyens Militaires de Transport Aérien à Neuilly-sur-Seine.
Considéré comme servant en vertu d'un contrat de rengagement de 5 ans (contrat de 4 ans à compter du 26 décembre 1941 et porté à 5 ans) en vertu de l'arrêté du 2 novembre 1945.
Il fait parti des troupes d'occupation de l'Allemagne, détaché à Friedrischaffen du 3 décembre 1945 au 2 janvier 1946.
Affecté à la 61ème Escadre Aérienne de Transport à Chartres le 26 juin 1946, puis Rayé des Contrôles le 1er juillet 1946 et pris en compte par le QG de la 61ème Escadre.
Le 26 mars 1946 il est affecté à la Compagnie d'Exploitation des Transmissions 644. Rayé des Contrôles du QG le 1er décembre 1946.
Le contrat de 4 ans fixé par l'acte dit " Arrêté du 26 décembre 1941 des Gradé et Sous Officier de Carrière est porté à 6 ans par Arrêté du 4 décembre 1946.
Passé par changement de dénomination à la Compagnie d'Exploitation des Transmissions 818 à compter du 1er juillet 1947.
Le 30 septembre 1947 il est affecté à la Compagnie d'Exploitation des Transmissions 801 de Dijon.
Le 12 janvier 1948 a souscrit devant le commissaire ordonnateur de l'Air de Dijon, un rengagement de deux ans à compter du 26 décembre 1947 au titre de la loi du 31 mars 1928 pour servir comme adjudant chef dans le Corps du Personnel Non Navigant Spécialiste mécanicien radio.
Réadmis dans le Corps des Sous Officier de Carrière à compter du 1er novembre 1948. Passé par la suite à la réorganisation des Bases 801ème Compagnie d'Exploitation des Transmissions.
Le 23 novembre 1951 il est affecté à la Compagnie Transmission Air 813.
Le 1er juillet 1954 il passe par réorganisation, au Corps Aérien Tactique 813.
Le 2 mai 1955 il est reclassé au Bataillon des Services 58-17.
Atteint par la limite d'âge (47 ans) à compter du 22 juillet 1956, il est Rayé des Contrôles le 23 juillet 1956. Il se retire à Noyer-sur-Cher, puis au Puits Saint-Martin en Gironde où il relève du Centre Mobilisateur de l'Air 223 à Bordeaux. Farman F168 sur lequel a volé Gilbert SCHNEIDER en 1929Farman F222 à bord duquel Gilbert SCHNEIDER prendra part à la Croisière Impériale en Indochine en Novembre et Décembre 1937