Adjudant André GUERIN
Biographie :
Source (Photos et Documents) :- Mes Véronique GUERIN et Geneviève MOUSQUERE (Née GUERIN) : Filles du Capitaine André GUERIN- Mrs Yves et Dominique GUERIN, petits-Fils du Capitaine André GUERIN
André Guérin est né le 7 Avril 1913 à Marseille.
En Mai 1931, agé de 18ans seulement, André Guérin signe un engagement de 3ans pour l'Armée de l'air et rejoint le 2eme Groupe d'Ouvriers Aéronautiques. Il est nommé élève pilote en Octobre 1932, et à l'issue de son contrat, en 1934, se réengage pour 2ans. Il sera affecté par la suite à la base de Cazaux avant de rejoindre celle de Nancy en Aout 1934. André Guérin ne quittera jamais l'Armée de l'Air, se réengageant à l'issue de chacun de ses contrats.
En marge de sa carrière militaire, André, grace à un petit mot audacieux, fait la rencontre d'une jeune femme, Elise Bonnevialle qui deviendra son épouse le 15 Février 1936. Ils auront 4 enfants : Alain (1938) -Geneviève (1940) - Roland (1941) et Véronique (1950).
En Mai 1939, il est admis dans le corps des sous-Officiers de carrière, et c'est avec le grade de Sergent-Chef qu'il rejoindra le Groupe de Reconnaissance GR II/33 à la mobilisation. Il effectuera toute la campagne de France dans ce groupe, où il cotoiera notamment le Capitaine Saint-Exupéry. Le nom d'André Guérin sera notamment cité dans le livre "Ceux qu'on a jamais vus" de Guy Bougerol, Aumonier de l'Air, qui relate dans cet ouvrage le quotidien de cette unité jetée dans la tourmente. (Voir extrait du livre dans chapitre suivant)
Le 22 Mai 1940, l'Adjudant André Guérin, pilote le Potez 637 No49 (Immatriculé C-633) pour une mission de reconnaissance dans la région d'Amiens - Arras - Douai - Cambrai - Péronne. Touché sévèrement par la FLAK près de Bapaume, André, Guérin réussit à se poser en campagne. L'équipage, le Lieutenant Israël (Observateur) le Sergent-Chef Hincker (Mitrailleur) et lui-même, indemne, réussit à évacuer l'appareil peu avant son explosion. Les trois hommes seront cependant fait prisonniers. Interné au tout d'abord au DULAG LUFT d'Oberursel, camp transitoire, puis au STALAG LUFT de Frankfort sur Main, André Guérin restera en captivité jusqu'au 13 Mars 1941.
De retour de captivité, André Guérin est affecté au GR I/51 puis, en octobre 1941, au GR II/33, unité basée à El Aouina en Tunisie. Après le débarquement des Alliés en Afrique du nord, en novembre 1942, il rejoint les Forces Françaises Libres en Algérie, et est affecté, en février 1943 à la Compagnie de l'Air No12. Il sera ensuite transféré au Groupe de Reconnaissance GR II/52 en Aout 1944 puis au Groupe de Transport GT II/15 "Anjou" le 1er Avril 1945 au sein duquel il pilotera notamment des DC3 "Dakota"
Après l'Armistice, André Guérin rejoint temporairement le Groupe de Transport GT I/15 en Aout 1946, en attendant sa démobilisation qui est effective le 15 Septembre 1946 : il est alors officiellement déclaré en congés du personnel naviguant pendant 3 ans. Mais en Janvier 1947, cette radiation du personnel naviguant est annulée et il reprend du service à l'entrepôt 601 de Chateauroux.
La fin de sa carrière sera ponctuée de deux arrêts maladie de longue durée (3 et 5ans) et André Guérin sera finalement admis à la retraite en Mai 1958. Il quitte l'Armée avec le grade de Capitaine, et avec, derrière lui, une carrière bien remplie de 27ans.... Il aura cumulé plus de 2258 heures de vol dont 31 Missions de Guerre au dessus de l'ennemi (Reconnaissance et Bombardement) et aura été cité 4 fois. André Guérin est Chevalier de la Légion d'Honneur et est titulaire, entre autres, de la Médaille militaire et de la Croix de Guerre.
André Guérin décedera le 7 Février 1963 à Pau, agé de 50 ans seulement des suites d'une maladie contractée en captivité.
Récit par l'Adjudant André GUERIN, de la mission du 22 Mai 1940, à l'issue de laquelle il sera fait prisonnier :
Extrait du livre "Ceux qu'on a jamais vu de l'aumonier de l'Air Guy Bourgerot "Au Sud-est de Bapaume, une colonne de fumée. L'observateur veut se rendre compte. Je me faufile dans les vallées, parmi les collines boisées, les escarpements, utilisant tous les accidents de terrain susceptibles de me dérober aux vues indiscrètes et au feu...jusqu'au moment, où, arrivé dans une sorte de cul-de-sac, je me trouve nez à nez avec une formation de chars ennemis, forte d'environ trente-cinqs engins, au repos sur plateauImpossible de les éviter. Comme ils sont aussi surpris que moi et que j'ai sur eux, l'avantage de la vitesse, j'ai le temps de les survoler, non sans avoir essuyé une grêle de plomb, aussi serrée qu'intempestive.L'avion est littéralement haché par les balles. Trois chocs plus brutaux que les autres, ce sont des obus de 20...Heureusement, nous sortons du champ dangereurx, mais dans quel état! Moteur gauche stoppé, canalisation d'air coupée, plans et fuselage en écumoire, trains et volets sortis brusquement. Je me tiens prêt à toute éventualité et cherche un terrain de fortune pour le cas où la situation viendrait à s'aggraver.Cette précaution n'est pas vaine, car le mitrailleur me crie que le moteur gauche est en feu. La somme n'est pas loin... Mais pourrons-nous gagner les lignes? Peu d'espoir...Tout cela s'est passé en moins d'une minute. Nous avançons très lentement. Le moteur droit donne à son tour des signes de fatigue. Va t'il flancher lui aussi?Nous perdons de l'altitude. Il va falloir se poser. Voici l'inévitable ligne électrique que nous passons de justesse devant un petit champ.Je coupe essence et contact. Nous roulons. Une barrière, un cheval de bois, poussière. Une vache, qui avait dû nous prendre pour un train, s'enfuit apeurée... Je ne sais pourquoi j'ai remarqué ce détail car en moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire, nous sommes tous trois en bas et courons nous cacher dans les bois, abandonnant notre coursier à son triste sort.Le moteur gauche brûle toujours. Nous nous regardons navrés, nous avons conscience de laisser là un ami qui a partagé nos joies et nos coups durs.Le feu gagne, les flammes montent, les tôles se tordent et fondent. Un bruit sourd, une énorme tulipe rouge et noire, des débris métalliques fumants : voilà les dernières impressions que nous aura données notre pauvre 63... Pour lui, tout est fini...Pour nous, ce n'est pas la même chose... Les patrouilles allemandes, attirées par le bruit de l'explosion, vont essayer de nous capturer. Après une partie de cache-cache quelque peu mouvementée, nous sommes faits prisonniers et emmenés sans autre forme de procès.Ce soir le préposé au registre-journal inscrira sur son livre : "Avion Potez 637 No49 non rentré". On nous portera disparus. Le chef de bord ne pourra remettre son compte-rendu, et nos camarades viendront chercher le renseignement que nous n'avons pas rapporté.Puisse le sort leur être plus favorable...
Grades Successifs d'André GUERIN :
Grades Dates Nominations Références Caporal : 01 Septembre 1933Bulletin Officiel No26 du 25 Aout 1933 Caporal-chef : 08 Novembre 1935Ordre No28 du Commandant de la 1/2 Brigade Aérienne Sergent : 21 Novembre 1935Ordre No29 de la 21eme Escadre Sergent-Chef : 01 Janvier 1939Journal Officiel du 22 Février 1939 Adjudant : 01 Janvier 1940Ordre de Nomination No1 du 27 Janvier 1940 Adjudant-Chef : 01 Décembre 1942Ordre de Nomination No5021 du 04 Janvier 1943 Sous-Lieutenant : 25 Juin 1944 Décret du 29 Septembre 1944 - Ordonnance No452532 du 30 Octobre 1945 Lieutenant : 25 Juin 1946 Décret du 08 Juin 1946 - Journal Officiel du 13 Juillet 1946 Capitaine : 01 Avril 1951 Décret du 30 Mars 1951 - Journal Officiel du 01 Avril 1951
Ses Affectations :
Au cours de sa carrière, de 1931 à 1958, André Guérin rejoindra les affectations suivantes :- 6 Mai 1931 - 26 Octobre 1932 :
2eme Groupe d'Ouvriers Aéronautiques à Istres - 26 Octobre 1932 - 1er Aout 1933 : Devient élève Pilote à la 1ere Compagnie d'élèves - 1er Aout 1933 - 30 Mars 1934 : Affecté au 2eme Bataillon de l'Air- 30 Mars 1934 - 1er Aout 1934 : Affecté à la Base aérienne No4 de Cazaux- 1er Aout 1934 - 02 Septembre 1939 :
Affecté à la Base aérienne 121 de Nancy- 02 Septembre 1939 au 22 Mai 1940 : Groupe de Reconnaissance GR II./33- 22 Mai 1940 - 13 Mars 1941 : En captivité en Allemagne au Stalag Luft (Frankfort sur Main)- 13 Mars 1941 au 12 Juin 1941 : Affecté à la Base de Salon - 12 Juin 1941 - 10 Octobre 1941:
Groupe de Reconnaissance GR I/51 à Lézignan- 10 Octobre 1941 - 27 Mars 1943 : Affecté au GR II/33 à El-AOUINA en Tunisie - 27 Mars 1943 - 3 Aout 1944: Compagnie de l'Air No12 à LAGOUHAT- 3 Aout 1944 - 1er Avril 1945 : Affecté au Groupe de Reconnaissance GR II/52 - 1er Avril 1945 - 2 Aout 1946:
Affecté au Groupe de Transport GT II/15 A"Anjou"- 2 Aout 1946 - 1er Septembre 1946 : Affecté au Groupe de Transport GT I/15- 1er Septembre 1946 - 19 Janvier 1947 : Radié des Cadres de l'Armée de l'Air - 19 Janvier 1947 - 25 Février 1948: Affecté au Centre de rassemblement et d'Administration du Personnel 203 de Valence - 25 Février 1948 - 1er Avril 1951:
En congés maladie longue durée - 1er Avril 1951 - 13 Avril 1953: Affecté à la Base Aérienne 706 de Cazaux- 13 Avril 1953 - 31 Mars 1958 : En congés maladie longue durée- 31 Mars 1958 - 12 Mai 1958 : En affectation provisoire en attendat son Admission à la Retraite
Récompenses :
Chevalier de La Légion d'Honneur 14 Juillet 1950, parue au journal Officiel le 20 Juillet 1950 Médaille Militaire 05 Juillet 1941 Croix de guerre 1939 - 1945 17-12-1939 : Avec Etoile de Vermeil05-07-1941 : Avec Palme18-12-1946 : Avec Etoile de BronzeMédaille commémorative Guerre 39-45 Italie - Libération - Allemagne Note No10 du 29 Janvier 1948 Port de la Fourragère aux couleurs de la Croix de guerre 39-45
Citations :
17 Décembre 1939 Ordre Général No9 de la Zone d'Opérations des Armées de l'Est du 17 / 12 / 1939
Pilote de premier ordre a montré au cours de plusieurs reconnaissances, les plus belles qualités militaires. En particulier, le 31 octobrec 1939 a contribué à prendre des photographies du plus haut intérêt pour le commandement. Au retour de cette mission, attaqué à 60 kilomètres chez l'ennemi par la chasse adverse, a réussi à se dégager après un combat au cours duquel son mitrailleur a été grièvement blessé et son avion criblé de balles.Cette citation comporte l'attribution de la Croix de Guerre avec Etoile de Vermeil05 Juillet 1941 Ordre de l'Armée No40 du 05 / 07 / 1941
Pilote ardent d'une haute valeur morale. Le 22 Mai 1940, son appareil ayant été grièvement atteint au cours d'une mission de grande Reconnaissance (moteur gauche stoppé en feu, circulation d'air coupée) a réussi grâce à son habileté et à son sang-froid à atterrir et à sauver son équipage25 missions de guerre au-dessus de l'ennemi. Déjà cité.Cette citation comporte l'attribution de la Médaille Militaire et de la Croix de Guerre avec Palme09 Octobre 1944 Ordre de la Division Aérienne No15 du 09 / 10 / 1944
Equipage ailier confirmé ayant permis à sa section grâce à sa bonne tenue de vol de groupe d'obtenir d'excellentes concentrations de bombes sur des objectifs de faibles dimensions au cours des opérations de préparation de débarquement dans le sud de la FRANCEOrdre Collectif03 Décembre 1945 Témoignage de satisfactiondu Ministre de l'Armée de l'Air No504 du 03/12/1945
Le Ministre de l'Air est heureux de témoigner la satisfaction à l'équipage du Dakota C.47882 pour les efforts dignes d'éloges qu'ils ont fait pour assurer malgré des conditions difficiles, le rapatriement des corps des deux militaires tombés à EL ALAMEIN qui ont été inhumés au MONT VALERIEN le 11.11.1945
18 Décembre 1946 Ordre Général No73 du 18 / 12 / 1946
Le Général de Division Aérienne GERARDOT, Chef d'Etat-Major , et Général de l'Armée de l'Air cite à l'ordre de la Brigade Aériennele Sous-lieutenant GUERIN André dit "GRANDVAL", du G.T. 2/52 "FRANCHE-COMTE"Pilote extrêmement confirmé. Au cours de ces derniers mois a participé à de nombreuses missions de bombardement sur des objectifs fortement défendus.D'un courage remarquable, a été blessé le 24 décembre 1944 au cours d'un atterrissage forcé en territoire ami, où il avait réussi à ramener son appareil gravement endommagé par la D.C.A ennemie.A déjà été cité.Cette citation comporte l'attribution de la Croix de Guerre avec Etoile de Bronze